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Police provinciale de l'Ontario - Faits saillants historiques : 1909-2009

Police provinciale de l'Ontario
Faits saillants historiques : 1909-2009

Les origines des services policiers

  • Les services policiers comme activité professionnelle constituent un phénomène relativement moderne qui a ses origines en France, et, de façon plus directe en ce qui concerne la Police provinciale de l’Ontario, en Angleterre.
  • 1748 - Henry Fielding, premier magistrat, attire l’attention du public sur la corruption qui règne dans le système de justice à Londres (Angleterre). Lui et son frère John constituent un corps à temps plein composé d’hommes en uniforme, corps qui deviendra célèbre sous le nom des Bow Street Runners (vigiles de la rue Bow), et dont la fonction sera de patrouiller les rues de Londres et d’appréhender les criminels.
  • 1786 - William Pitt, premier ministre du Royaume-Uni, propose en 1785 une loi prévoyant la création d’un corps de police à Londres. Le projet de loi est rejeté en Angleterre, mais en 1786 fut édicté dans la plupart de sa forme originale par L’Irlande.  Ce dernier créant la Police Royale Irlandaise.

Les services policiers avant la Police provinciale de l’Ontario

  • 1791 - Acte constitutionnel de 1791 partagea le Canada entre le Haut-Canada et le Bas-Canada. Le Haut-Canada (le futur Ontario) n’était constitué que d’une poignée d’agglomérations. Les chefs de police et les agents de police des paroisses, des cantons et des villages assuraient alors les services policiers dans la province. Ces agents dépourvus de formation recevaient des indemnisations pour les frais associés à la signification de mandats, à l’escorte de prisonniers et aux comparutions au tribunal. Ce système rudimentaire persistera dans les régions rurales jusqu’à la Confédération en 1867.
  • 1829 - La création du premier corps de police moderne est attribuée à Sir Robert Peel qui, alors qu’il était Home Secretary (secrétaire de l’Intérieur), constitua la Metropolitan Police (police métropolitaine) de Londres.  Au Canada, les services policiers furent en général calqués sur le modèle de la Metropolitan Police fondée à Londres par Sir Peel, même si la configuration géographique et l’histoire du Canada exigeaient des solutions différentes en matière de services policiers. Les mines, les opérations liées à l’industrie du bois et la construction du chemin de fer, tout cela concourut à créer, dans le cas des services policiers en région pionnière, une situation différente de celle qui prévalait en Angleterre.
  • 1834 - Il n’y a pas de réponse précise à la question : « Qui constitua le premier corps de police au Canada? » Une force de sécurité avait vu le jour à Québec en 1651, et, en 1729, des gardiens de nuit veillaient sur les rues de St. John’s, à Terre-Neuve-et-Labrador, mais il ne s’agissait pas là d’agents de police au sens moderne du terme.
  • 1865 - Peu avant la fin de la guerre de Sécession, deux petits corps de police frontaliers, la Niagara River Frontier Police (police frontalière de la rivière Niagara, aussi appelée police de l’Ontario ou police provinciale) et la Detroit River Frontier Police (police frontalière de la rivière Detroit), étaient rémunérés par le gouvernement provincial, qui leur fournissait également des uniformes.
  • 1867 - Cette année marque la création de la province de l’Ontario.
  • 1868 - La Police du Canada, un corps de police fédérale, travaillait principalement á Ottawa et dans l'Est du Canada. Le 1 février, 1920, la Police du Canada a été fusioné avec la GRC.
  • 1873 - La Police à cheval du Nord-Ouest (P.C.N.-O.), connue plus tard sous le nom de Gendarmerie royale du Canada (GRC), est constituée en vue de se charger des affaires de trafic d’alcool, des relations gouvernementales avec les Premières nations, en plus d’assurer les services policiers des régions pionnières de l’Ouest du Canada.
  • 1875 - John Wilson Murray devient le premier fonctionnaire à temps plein de la police de l’Ontario. Il pourchassera sans relâche les suspects ainsi que les criminels notoires tout au long de ses 31 ans de carrière, et donnera plus tard un exposé détaillé des faits d’armes ayant marqué ses enquêtes dans un ouvrage intitulé Memoirs of a Great Detective (mémoires d’un grand détective), publié en 1904.
  • 1877 - Le Constables Act (loi sur les agents de police) crée le poste d’« agent de police provincial ». Ces agents servaient à temps partiel et avaient une formation et une rémunération très limitées. De 1877 à la création de la Police provinciale de l’Ontario en 1909, moins de 100 agents seront nommés.
  • 1880 - Les systèmes provinciaux du maintien de l’ordre sont mis à rude épreuve par la série sans précédent d’incidents violents qui atteindra son paroxysme avec le meurtre des membres de la famille Donnelly, près de Lucan, dans le Sud-Ouest de l’Ontario.
  • 1884 - Joseph E. Rogers est nommé détective provincial, le deuxième en Ontario à occuper une telle fonction. Un troisième détective, du nom de William D. Greer, joindra les rangs en 1892. Les premiers agents de police provinciaux travaillaient souvent de façon autonome; ils disposaient de moyens de transport limités, et seuls quelques-uns d’entre eux étaient en possession d’uniforme ou d’équipement.

Les premières années de la Police provinciale de l’Ontario

  • 1909 - À l’aube du XXe siècle, on s’inquiète de plus en plus de l’absence de force policière provinciale unifiée. Une population qui se diversifie de plus en plus, avec, dans les régions du Nord, des camps – chaotiques - pour l’exploitation minière et la construction du chemin de fer, et au Sud, le non-respect de la loi qui sévit le long de la frontière canado-américaine, tout cela pousse le gouvernement à décréter la création d’une force policière provinciale le 13 octobre 1909. Le jour de sa constitution à titre d’« organisme ayant force de loi », la Police provinciale comprenait un surintendant, un inspecteur principal, deux inspecteurs chargés d’enquêtes criminelles, deux inspecteurs de division, et 45 agents de police provinciaux.

    La Police provinciale avait pour tâches principales d’enquêter sur les crimes graves, de faire respecter le Weapons and Games and Fisheries Act (loi sur les armes, les jeux et la pêche), de veiller à l’ordre public dans les mines situées en région éloignée, et de garder les points frontaliers pour prévenir les immigrations illégales.
  • Autour de 1910 - Instauration des premiers uniformes de la Police provinciale.
  • 1916 - La Police provinciale se voit confier la tâche difficile, et souvent impopulaire, de faire respecter l’Ontario Temperance Act (loi anti-alcoolique de l’Ontario), dont les dispositions exigent la fermeture de tous les bars, de tous les clubs et de toutes les boutiques de vins et spiritueux. Cette loi restera en vigueur jusqu’en 1927, année de la création de la Régie des alcools de l’Ontario. Aujourd’hui encore, la Police provinciale continue d’appliquer de nombreuses lois relatives aux vins et spiritueux.
  • 1922 - En vertu des Amendments to the Constables Act (modifications à la loi sur les agents de police), les comtés deviennent responsables de leurs propres services policiers.
  • À une époque où plus de 180 000 véhicules sont immatriculés en Ontario, c’est à moto que la Police provinciale patrouille les routes. L’application du Traffic Act (code de la route) gagnera en importance et finira par constituer un volet majeur du travail de la Police provinciale.
  • De 1922 à 1939 - La Police provinciale entreprend des réformes majeures et connaît une expansion décisive. Tout contribue à façonner le caractère de la police provinciale : d’un commandement centralisé à des procédures de style militaire (comme les ordres de police), en passant par la normalisation de l’équipement et des uniformes.
  • Au fil des ans, des éléments particuliers, tels que la protection de dignitaires et la sécurité lors de visites royales ou lors d’autres événements marquants, donnent aux membres de la Police provinciale l’occasion de vivre des expériences uniques.

L'expansion de la Police provinciale de l'Ontario

  • 1939 - Pendant la Deuxième Guerre mondiale, la Police provinciale assure une protection spéciale autour des centrales hydroélectriques et supervise les nombreux organismes bénévoles créés pour protéger la province.
  • Les 1940 - La Police provinciale étend ses services à toutes les régions de la province non desservies par un corps de police municipal. Le Municipal Act  (loi sur les municipalités) de 1944 habilite les municipalités à signer avec la Police provinciale des contrats concernant les services policiers pour les cantons.
  • 1941 - Des voitures Chevrolet coupé nouvellement identifiés remplacent les motos de la patrouille routière.
  • 1947 - La Police provinciale installe le système de radiocommunication de police le plus moderne de son temps.
  • De 1954 à 1956 - L’application du Highway Traffic Act(code de la route) fait partie des tâches de la Police provinciale. L’année 1954 voit la première utilisation du RADAR pour faire respecter le code de la route; en 1956, l’alcootest entre en fonction à Whitby, en Ontario, pour repérer les conducteurs ayant des facultés affaiblies.
  • 1957 - Le Grand quartier général de la Police provinciale déménage de Queen’s Park pour s’installer au 125 Rue Fleet Est (maintenant Lakeshore) à Toronto.

L'ère moderne de la Police provinciale de l'Ontario

  • 1963 - La Police provinciale entre dans une nouvelle ère de modernisation en se dotant d’une structure de commandement modifiée à la tête des 17 districts policiers qui existent alors. De nouveaux programmes d’attribution de grades et de promotions, qui tiennent davantage compte du mérite que de l’ancienneté, sont mis en place. En 1964, tous les agents de rang supérieur, c’est-à-dire au minimum avec le titre d’inspecteurs, reçoivent leur commission de la Reine. De plus, la Police provinciale considère comme priorité absolue la formation adéquate de son personnel.
  • À compter des années 70, les services policiers spécialisés deviennent de plus en plus présents dans la formation, dans le matériel et dans les opérations de la Police provinciale. Il s’agit alors des services spécialisés suivants : la neutralisation des explosifs; les opérations de recherche et récupération sous-marines; les opérations de recherche et sauvetage; les sciences judiciaire et médico-légale; l’identification; les enquêtes criminelles; l’ordre public; les Services d’aviation; l’Unité canine; l’Unité tactique et de secours; l’antiterrorisme et la lutte contre le terrorisme; la négociation en situation de crise; l’Équipe provinciale d'intervention en cas d'urgence; et enfin, la Commande des opérations. Cette évolution se traduit par une augmentation régulière du nombre de membres civils dans les rangs de la Police provinciale.
  • 1974 - Des femmes sont recrutées par la Police provinciale à titre d’agentes de police.
  • 1975 - Après avoir, en 1974, succédé à la GRC comme corps responsable d’assurer les services policiers auprès des populations des Premières nations, la Police provinciale favorise une autonomie accrue des Premières nations en matière de services policiers, et ce, dans le cadre d’une démarche visant à améliorer le système pour les communautés autochtones de la province. Au cours des trois décennies suivantes, cette démarche se soldera par la mise sur pied du programme de maintien de l’ordre dans les réserves, du Programme des Premières nations, et plus récemment, du Bureau des services policiers des Autochtones.
  • 1977 - La Police provinciale devient une pionnière dans le monde en introduisant la  détection des empreintes digitales par laser.
  • 1989 - Les voitures de patrouille entièrement blanches remplacent les traditionnels véhicules peints en noir et blanc.
  • 1990 - Les années 90 voient s’établir de solides partenariats entre les collectivités et les services policiers. Par ailleurs, un nouveau système de télécommunication est créé.
  • 1995 - La Police provinciale déménage son Grand quartier général à Orillia.
  • 2001 - Les attentats terroristes du 11 septembre aux États-Unis auront d’importantes répercussions sur la Police provinciale et changeront les façons – tant proactives que réactives – d’intervenir en cas d’urgence. La création de l’Équipe provinciale d'intervention en cas d'urgence (PERT) en 2001, de la Section provinciale de la lutte contre le terrorisme (PATS) en 2002 et du Service de sécurité de la Police provinciale à Queen’s Park, à Toronto (en 2003), a fait de la Police provinciale un chef de file en matière de gestion des services d'urgence.
  • 2005 - La Division de la sécurité routière est mise en place dans le cadre de mesures visant à réduire le nombre de décès et de blessures causés par les accidents de la route.
  • 2007 - La voiture de patrouille noire et blanche, très visible, est réintroduite par la Police provinciale.

La Police provinciale de l'Ontario d'aujourd'hui

  • Après plus d'un siècle de services policiers, la Police provinciale de l'Ontario remplit son mandat en tant que l'un des plus grands déploiements de services de police en Amérique du Nord, comptant plus de 6 200 agents en uniforme (parmi lesquels des agents de police à temps partiel), plus de 3 000 employés civils et plus de 850 membres auxiliaires.
  • Ses membres offrent une vaste gamme de services aux habitants de la province et de plus de 324 municipalités, dans 165 détachements, cinq quartiers généraux régionaux, un Quartier général de la Division et le Grand quartier général de la Police provinciale de l'Ontario.
  • La Police provinciale dessert une province qui compte plus de 12 millions d'habitants, qui s'étend sur une superficie de près d'un million de kilomètres carrés, qui comporte des voies d'eau dont la superficie totalise plus de 110 000 kilomètres carrés (95% des voies navigable qui reçoivent des services policiers), et plus de 130 000 kilomètres de routes goudronnées.
  • Que l’on songe aux contrées sauvages recouvertes de forêts et aux vastes lacs et rivières, ou bien encore aux terres agricoles des régions rurales en passant par des centres urbains dynamiques, l’Ontario continue d’offrir à la Police provinciale des défis stimulants en matière de services policiers.